Il y a les bons jeux, ceux reconnus par tout le monde, ou du moins une grande majorité des joueurs, comme bons. Il y a les jeux pour lesquels tout le monde n’est pas d’accord. Certains les trouvent mauvais, d’autres avec un charme, une qualité leur donnant envie d’y jouer, une raison d'exister. Et il y a les mauvais jeux. La palette d’épithètes applicables à ce genre de jeu est tellement vaste qu’on évitera de tous les citer. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que Total Carnage n'a pas volé son nom...
Un peu plus de texte, allez!
L’action nous plonge juste après la grande guerre de 1999, alors que les journalistes (de BNN s’il vous plaît) décident de couvrir les restes fumants des champs de bataille, et sont mystérieusement enlevés par un groupe d’entités inconnues. On apprend vite qu’il s’agit d’une espèce de dictateur sud-américain ayant le but ô combien original de devenir maître du monde! Le tout en étant bien entendu accompagné d’une horde de «formes vivantes inconnues» (des extraterrestres quoi).
Qui que c'est-t-y qu'on appelle?
Le monde libre fait alors appel à vous pour sauver les otages, qu’ils soient journalistes ou civils (j’ignorais que les journalistes étaient si peu civils…). Et aussi pour zigouiller tout le reste (de toutes façons vos balles ne touchent pas les…choses à l’écran qui représentent les otages).
C’est donc parti pour une grande aventure haute en couleurs, en rebondissements, au
gameplay aux petits oignons sur fond de chevauchée des Valkyries! ... Non je déconne.
Dans l'eau, le car nage (total)
Une beauté... qui rend aphone?
Les niveaux s’enchaînent: la jungle, le premier boss, des niveaux bonus remplis d’activités ludiques (détruire des jeeps, détruire des jeeps, détruire des missiles lancés par des avions d’une distance de 5m, détruire des jeeps, etc…) où vous perdez plus de vies que dans les niveaux normaux, à nouveau la jungle, une centrale nucléaire, le second boss, un
game over de trop, l’abandon. Marre.
Au royaume des aveugles, les graphismes sont pourris
Faut pas se foutre du monde. En 1992, soit bien avant la grande guerre de 1999, les développeurs étaient capables de bien mieux sur
Game Boy (
le ou
la, encore un carnage en prévision!). On peine à reconnaître les personnages, le jeu dans son ensemble est d'une laideur consommée (comme, je suppose, ce repas rendu par l'éditeur au moment de constater que, non, c'est trop tard, on l'a mis sur le marché). La palme revient probablement aux plus gros
sprites – les
boss, d'une rare abomination – ainsi qu'aux images des scènes d’introduction – je laisse au bon goût l'initiative de fuir la journaliste.
Tout feu toute panne
Tu la sens ma grosse explosion?
Pour ce qui est d'oignons, le
gameplay se contente des épluchures. On se déplace et vise avec la croix, il reste un bouton pour le tir et l’autre pour les grenades. Comme beaucoup de jeux du genre, il existe quand même plusieurs armes: fusils à pompe, mitrailleuse, un truc bizarre qui tourne autour du héros, un lance flammes… et c’est à peu près tout. En plus, les hit box (la surface létale entourant l’ennemi comme le joueur), sont parfois difficiles à cerner (on peut passer sur une partie du premier
boss sans en souffrir).
Comme tes dents sont longues!
Qui qu'c'est-t-y qu'est gentil? Qui qu'c'est-t-y qu'est méchant?
Bien qu’on passe le jeu à rencontrer des mères - les 2 premiers boss en tout cas: mère des monstres, sur laquelle on tire pendant des heures avant qu’elle finisse par mourir on ne sait trop pourquoi, et mère des batailles - on n'en voit pas vraiment le bord (de mer, ah! Oui ben, jouez-y et faites mieux!). Si le jeu n’est pas trop dur, comparé à bien d'autres jeux de l'époque, il représente tout de même un certain challenge. Son absolu manque d'intérêt – voir sa possible létalité visuelle et auditive – risque de retenir la plupart des joueurs d'y retourner...
Létalité auditive disais-je? Hum, écoutez donc ça...
Voilà, pas de musique, des bruitages dégueulasses: on découvre alors que les oreilles aussi peuvent vomir. Mais ne soyons pas mauvaise langue, il y a des musiques pour les boss:
Oui, on n'appelle ça la cruauté, mais que voulez-vous. Je suis cruel. Oui. Et si vous doutiez que les graphismes en mouvement puisse être pires que statiques, vous voilà fixés. De rien, ça me fait plaisir.
- Torché le 22/03/2020 à 10h27 par Flappy.