Batman Returns et il est pas content. Dans cette nouvelle adaptation du film de Tim Burton (le deuxième, du coup), notre héros à cape doit affronter un vieux crado dans les égouts et une cosplayeuse sexy qui aime le lait. Frissons garantis.
Et pan dans ta bat-glotte (Batman ne tue pas).
Dans un univers parallèle (wikipédiez ça si vous ne me croyez pas), le
Batman de Burton en 1989, encore aujourd’hui l’une des meilleures adaptations au cinéma de l’univers de Bob Kane, aurait pu mettre en scène Robert Downey Jr contre Willem Dafoe. Mais DC a préféré s’orienter sur le duo Michael Keaton / Jack Nicholson. L’un d’eux finira tout de même par rejoindre l’écurie Marvel, comme les autres. Bon par contre, pour le reste du casting, on s’en balance. Genre Pat Hingle il a terminé croupier de casino aux Maldives, cela ne nous regarde pas. Mais bref, tout ça pour dire que Tim Burton a porté ses cacahuètes et les a posé sur la table de son producteur, imposant ses choix. La suite on la connaît: deux films, deux immenses succès, un Joker qui n’est pas le meilleur mais qui a marqué le cinéma à jamais, un Danny de Vito bien cradingue, et une
série de jeux vidéo adaptés, ce qui atteste bien, s’il fallait encore le démontrer, de son empreinte dans le monde de la culture.
Une ada-bat-tation fidèle
Une vraie animalerie ce film (et ce jeu).
1990 donc, un an après la sortie de
Batman (en anglais, ou Betman en azéri, Nguoi Doi en vietnamien, Barman en punk à chien et Le Batman en français) voici
Batman en jeux vidéo. Et puis deux ans après, Batman connaît une suite,
Batman Returns (ou Le défi), qui a lui aussi le droit à des adaptations dont celle de
Konami sur
NES. Vous y incarnez Batman, le vrai, l’unique, avec son beau costume moulant. Gotham City s’endort paisiblement, il neige, les textes défilent bien trop lentement et on ne peut pas les zapper. Dans les égouts, un clodo prépare un plan machiavélique, c’est De Vito. Belle photo de l’homme chauve-souris en 16 couleurs. Les citoyens se préparent à inaugurer le sapin de Noël de la ville quant tout à coup, des motards et des clowns en échasse viennent foutre le dawa en faisant des roues arrières comme Jul sur la A7. Le bat signal s’allume et vous voilà donc aux commandes du super héros dans son beau costume… violet. Violet et bleu. Voilà. Parce que merde quoi, le noir ça fait tristoune, nous on veut que ça pète. Vous avez compris, en tout cas, la trame du film est parfaitement respectée. Quand on chope la licence pour faire une adaptation, on essaye de pas se rater.
Konami a bien compris ça, et devrait donner des leçons aux milliers de licences qui ont été trucidées dans le futur.
Arrête de faire le clown
Des clowns montés sur échasses, terrifiant.
Beat-em-all tout ce qu’il y a de plus classique, vous allez devoir mettre des bourre-pifs à des personnages issus de la galerie du film et thématiques. Des clowns, des mecs à moto, des gros qui foutent des baffes en tournoyant, des types sur des échasses. Batman ne tue pas mais brise des fémurs à toute berzingue. Un bouton permet de sauter, l’autre de frapper, et en fonction des combinaisons, il est tout aussi possible de glisser sur les côtés pour tacler ses adversaires, de donner des coups de cape, ou de faire des sauts frappés bien pratiques pour éviter par exemple des motos endiablées. De temps en temps, des lootbox disséminées dans le décor permettent de récupérer un peu de vie. C’est rythmé, avec une musique entraînante basée sur la composition de Danny Elfman et qui ne gâche pas le jeu, et les vagues d’ennemis arrivent dans un
scrolling horizontal pas bien compliqué. La bonne nouvelle c’est que le jeu propose une hitbox réaliste et une allonge intéressante pour votre héros, ce qui fait du bien quand on sait le problème que des jeux
NES du même genre ont connu.
Bat-Gradius
Le jeu a l'avantage d'être très proche du film.
Les niveaux suivent aussi la trame du film, on s’amuse dans des décors qui font penser à l’œuvre de Burton: le plaza avec le sapin de Noël, le magasin Shreck, les égouts, et de temps en temps des personnages du film qui viennent vous rendre visite, comme Catwoman ou Le Pingouin, qui font office de boss. Là où le jeu fait plaisir, c’est qu’il ne se cantonne pas à ces niveaux de savatage en règle. Vous allez également découvrir des passages de shoot pioupioupiou nerveux au volant de la Batmobile sur un scrolling très rapide à la
Gradius,
Konami puisant dans ce qu’il sait faire de mieux à l’époque. En plus de ses mouvements, Batman pourra débloquer son Bat-grappin ou ses Batarangs pour résoudre les défis du jeu. Et il faudra en jouer à bon escient, puisque le jeu a une difficulté progressive qui est légèrement alourdie par le costume en kevlar de Batou, le garçon se traînant assez lentement dans les niveaux. Heureusement, l’
IA en face n’est pas débile mais pas bien folle non plus, ce qui permet d’avoir un jeu tout bien jaugé. Mention spéciale aux ennemis qui peuvent eux aussi utiliser des éléments du décor pour se battre avec.
- Torché le 06/12/2020 à 0h29 par Jivé.