Les jeux de tirs, souvent, c'est du sérieux. Aux commandes d'un vaisseau, on traverse des environnements sombres (en même temps, c'est souvent dans l'espace), on explose des monstres moches, on renverse des empires tentaculaires et galactiques. Ou des Nazis. Mais des fois, et ce beaucoup plus rarement, et bien ça devient... Un jeu coloré, aux commandes d'un poulpe volant tirant sur des bateaux chats escortés par des cochons en armure. Bienvenue dans Parodius.
Nemesis (base de Parodius).
Au début des années 1990, deux franchises se partagent le marché des jeux de
shoot en
scrolling horizontal façon SF:
R-Type pour
Irem et
Gradius pour
Konami (dont le portage
Game Boy est appelé
Nemesis). Le jeu qui nous intéresse aujourd’hui est une parodie de Gradius (dont le nom est on ne peut plus recherché, Parodius étant une contraction de Parodie et Gradius, ceci marchant aussi bien en français, anglais que japonais (??)), et lui est, du moins pour la version
Game Boy, de très loin supérieur!
Décochage du colon... euh... décollage du cochon!
Le jeu vous met donc aux commandes d’un... truc qui vole dans l’espace, avec pour unique but de dézinguer du méchant. Ben oui, hein, déjà l’original n’avait que ça à proposer comme scénario, il n’y a pas de raison que la parodie propose plus! Vous avancez donc de niveau en niveau, tous plus ridicules les uns que les autres.
Le jeu vous met donc aux commandes d’un… truc qui vole
En effet, là où
Nemesis propose des environnements oppressants et lourds (même sur
Game Boy),
Parodius, lui, propose des environnements tous plus loufoques les uns que les autres: île des pirates, cirque, parc d’attraction, flipper... vaisseau Moai géant – délire partagé entre
R-Type et
Gradius. Avec dans Gradius un ennemi récurrent dans les différents jeux et le Moai, la tête de l’Île de Pacques (faut pas chercher à comprendre, il y en a aussi dans
Super Mario Land), et R-type propose au moins une fois par jeu de détruire un vaisseau géant à l’aide de vos petits lasers, bref on a donc la fusion des deux…
Et tout devient possible.
Chacun de ces niveaux est terminé par un
boss, dont pas un ne rattrape les autres… Certains niveaux ont même un petit boss, au milieu. On se retrouve à se battre face à un bateau-chat, un volatile américain (nd Jivé: c'est pas un aigle, c'est un PyGARguE à tÊtE BLANCHE!!§! :fou:), une «belle» danseuse des îles, des bouches ou encore un poulpe géant.
Un roller coaster... euh... roster (colleu ?) original
Parodius (basé sur Nemesis).
Afin de surmonter toutes ces épreuves, vous disposez de quatre vaisseaux. Le premier, Vic Viper, est le vaisseau que l’on contrôle dans
Nemesis, et il possède les mêmes capacités. Viennent ensuite Octopus, une pieuvre volante avec un casque sur la tête, Thin Bee, une abeille (à priori) qui ressemble à un vaisseau légèrement obèse (mais pas vraiment à une abeille… ou alors elle a perdu sa taille de guêpe! Ah!) et enfin Pentarou, le pingouin. Quelqu’un veut de la logique? Non? Tant mieux, on n’est pas là pour ça!
À cela s’ajoute un nombre de continus illimités qui permettront de passer toutes les épreuves, quel qu’elles soient. Et à la fin, il y a une fin. Sans queue ni tête, normal. Enfin je suppose.
Un vrai CON: Chef d'Oeuvre Narrant
Qui a dit que les chats n'aimaient pas l'eau?
(Oui, j'ai eu du mal à trouver une accroche digne de ce nom...) Vous pouvez le voir sur les
screenshots, y a pas à tortiller: le jeu est magnifique. Les
boss sont gros et détaillés, les animations passent très bien, les environnements variés et décalés. Une superbe performance! Niveau pouces, on a un
gameplay calqué sur celui de
Nemesis, on commence avec un vaisseau nul (un tir simple, lent, pas de protection), et à force d’éliminer des ennemis, on récupère des bonus qui permettent de choisir une amélioration (un bonus = vitesse augmentée, 2 bonus = missiles, 3 bonus = tir amélioré, etc…). Beaucoup d’améliorations sont possibles, et on se retrouve à la fin (du moins, tant qu’on survit) avec un vaisseau entouré de 2 satellites tirant lasers, missiles et bombes, le tout protégé par un bouclier.
Grosbill.
Les mini-vaisseaux (le boss dérouille méchamment).
A voir qu’en plus, les améliorations sont différentes selon le vaisseau utilisé. Il est possible de trouver des bombes détruisant tous les ennemis à l’écran (sauf les
boss).
L'arrivée du bateau-chat accompagnée du thème des Dents de la Mer
Une chose a été rajoutée par rapport à
Nemesis: les cloches. Les cloches apparaissent de la même manière que les bonus, en tuant des ennemis, et ont des effets différents selon leur couleur (que l’on peu changer en tirant dessus): la cloche grise rapportera des points (chouette!), la cloche noire aura l’effet d’une bombe que l’on déclenchera au prochain tir, la cloche rayée fait grossir le vaisseau, lui conférant une invulnérabilité temporaire, et la cloche blanche permet de récupérer trois tirs de barrage, il s’agit en fait de 3 mini-vaisseaux, lancés en tirant, et faisant une barrière destructrice. Très utile contre les
boss!
Par contre, si tant est que ça soit vraiment un défaut pour un jeu sans sauvegarde ni mot de passe, le jeu est relativement court. Forcément, avec des continus infinis, plus rien n’est vraiment un obstacle, et les niveaux se traversent avec une relative aisance (bien que la plupart des
boss demanderont un bon nombre de continus…ou alors seront vaincus sans se défendre (ils n'ont pas tout compris chez
Konami!)). Pour le test, j’ai terminé le jeu (en facile) en à peine plus d’une heure. Cependant, on pourra y revenir, profiter de la beauté des graphismes et de l’ambiance complètement décalée.
Ennemie invincible. Il faut passer entre ses jambes en attendant qu'elle parte. Difficulté: garder le contrôle et éviter de lever les yeux lors du délicat passage...
Pour les esgourdes, autant être clair: ici, la musique n’est pas du tout originale. Dans «originale», il faut comprendre «nouvelle». En fait, tous les thèmes sont tirés soit d’autres jeux (principalement
Gradius), soit de musique classique ou de film, le tout pour rester dans un cadre humoristique. Par exemple, l’arrivée du bateau-chat qui sort de l’eau est accompagnée du thème des Dents de la Mer. Et pour accompagner les niveaux, quelques vieux inconnus dont la musique est tombée dans le domaine public (pratique): Strauss, Beethoven, Tchaikovsky, et plein d’autres. Et pour le coup, le processeur sonore de la
Game Boy s’en tire très bien. Quant aux bruitages, s'ils sont honnêtes, ils ne resteront pas dans les mémoires.
Et pour compléter tout ça, la touche de plus déjà évoquée un peu partout dans ce test: l'ambiance est fabuleuse. Complètement délirante et assumée pendant tout le soft, le tout bourré de références et d’humour. Une des meilleures ambiances de jeu
GB!
- Torché le 01/12/2019 à 16h22 par Flappy.