Un RPG japonais d’avant 2000, c’est en général un gage de qualité. Dans Suikoden, on a en plus de ça une vraie histoire et 107 compagnons à trouver, ça fait un sacré paquet de monde à rassembler.
Suikoden, que l’on peut prononcer «Suit codenne» ou à la japonaise «CHOUKODENN!» c’est d’abord l’adaptation d’un roman chinois, «Au bord de l’eau» qui nous narre les aventures de 108 personnages de toutes classes sociales qui se rassemblent pour mettre fin à l’injustice du gouvernement et des agents corrompus. Ces rebelles deviennent ainsi des étoiles qui se regroupent autour d’un meneur en secret en attendant de porter l’assaut final qui fera tomber l’Empire.
Suikoden est donc le nom de ce roman en japonais et
Konami a choisi d’adapter ces grandes lignes en jeu vidéo, et grand bien leur a pris.
6 contre 1, la messe est dite.
Le joueur incarne un héros dont il choisit le nom, fils du général Teo McDohl et fraîchement nommé Chevalier à la cour de l’Empereur. Son père gérant la frontière nord-ouest du royaume de L’Empire de la Lune Écarlate, il part en mission dans différentes villes et prend rapidement conscience du malheur des habitants: ils vivent mal, paient trop d’impôts. Mais bon, que peut-il faire? Parler à son père? Cela n’a aucune chance d’aboutir. Tout part en cacahuète lorsque son meilleur ami Ted lui confie une rune très puissante, rune fortement convoitée par Lady Windy, la conseillère de l’Empereur. Notre héros, que je choisis de nommer Jean-Pierre, est contraint de fuir et quitter ses obligations pour protéger ce caillou magique. Cette fuite le mènera jusqu’à Odessa, la Jean Moulin médiéval japonaise qui dirige un groupe de résistants bien mal en point. En effet, les rebelles hésitent de plus en plus à s’opposer à l’Empire, de peur des représailles. S’en suit la mort de la jeune Odessa et Jean-Pierre se retrouve contraint d’endosser le rôle de meneur, mais ne sait par où commencer.
107? Faut vraiment en trouver 107?
Les résistants de la table rectangle.
Ah mais si, en fait, il faut aller voir Mathieu, le frère d’Odessa. Avant de crever, la rousse a prié JP de porter sa bague à ce frangin. Après des semaines, Jean-Pierre retrouve Mathieu mais celui-ci refuse de lui venir en aide. Cependant, il se rend vite compte qu’il n’y a personne d’autre capable de fédérer un peuple avide de liberté et encore apeuré par l’Empereur et son armée. La seule condition est de ne pas révéler la mort d’Odessa, cela risquerait d’enterrer toutes les ardeurs des pécores du Royaume, même pas choqués qu’une femme veuille retourner un pays pour le gouverner ensuite. Non mais franchement.
L'intro dure 10 heures, soit deux campagnes solo de Call of Duty
Bref, notre JP national, aidé par quelques amis trouve un château semi-abandonné et décide d’en faire son nouveau QG. Sa destinée est désormais claire et limpide: il doit retrouver les étoiles du destin pour former le groupe de 108 résistants qui pourront éradiquer la menace de l’Empire, de plus en plus pesante. Tout cela représente environ les dix premières heures du jeu, soit deux campagnes solo de Call of Duty.
Non mais imaginez le budget rien que pour la bouffe?!
«Oh tiens, un vendeur de loupes.»
Pourquoi 107 camarades à trouver? Bonne question, c’est l’adaptation du bouquin, voilà tout. Toutefois, techniquement il ne faut pas trouver 107 personnages mais un peu moins. Jean-Pierre est accompagné dès le début par Gremio, serviteur de la famille, Cleo, Pahn, deux soldats protecteurs, Ted, son meilleur pote puis Odessa, puis Mathieu, Viktor, bref, notre héros n’est jamais seul. Il s’en va donc parcourir le monde avec quatre ou cinq acolytes (oui, des combats à six personnages!) pour trouver des âmes rebelles voulant se joindre à la cause. Jean-Pierre croisera tout type de personnage, celui qui se joindra à lui sans poser de questions, un autre plus exigeant, etc. Il faudra pour certains accomplir plusieurs quêtes ou recruter d’abord un autre rebelle pour qu’il accepte de se joindre à vous. Et certains sont très bien cachés. Vous n’espériez pas les trouver aux auberges de chaque ville? On n’est pas dans Skyrim, là, tout de même, même si le nombre de quêtes secondaires est également astronomique, tout comme la pléthore d’objets, armes et armures à glaner.
Financièrement, on s’en sortira JA-MAIS
Suikoden ressemble à beaucoup de
RPG sortis sur
PSX. On se promène, on tombe sur un combat aléatoirement et on bastonne. Pour gagner, on attaque directement ou on peut utiliser une rune magique qui aura son effet. Ces runes commune sont accessibles à tous et confèrent des pouvoirs limités, mais il y a également les Vraies Runes, très rares et si puissantes que certains les pensent à l’origine de conflits majeurs. Bref, ne m’en voulez pas, je ne vais pas m’attarder sur les combats assez classiques pour me recentrer sur les grandes batailles. Ponctuellement dans
Suikoden, il faudra se battre contre les armées de l’Empereur pour libérer une région et son peuple opprimé. Sur un champ de bataille, les armées sont représentées par deux groupes disposés face à face. Chaque bataillon de trois personnages au maximum, chacun entrant dans une catégorie: Archer, Magie ou Charge. Sachant que la Magie bat la Charge, la Charge gagne contre l’Archer et l’Archer est plus fort que la Magie, il faut la jouer finement et élaborer une tactique pour gagner. A cela s’ajoutent des unités bonus, comme les Ninjas qui espionnent le camp adverse et dévoilent leur prochaine stratégie, les Chevaliers Dragon qui ne craignent que les Archers ou les Stratèges qui rendent la Charge plus puissante. Un sens tactique plutôt bien amené, pas trop barbant et récompensant les efforts, que demander de plus?
- Torché le 04/09/2013 à 22h40 par Robin Masters.