Attirant, mignon, bien développé, inattendu, surprenant, émouvant, beau, long, parfois dur, épique, un miracle, une œuvre parfaite, du travail de pro, inoubliable, et qui marque les esprits à jamais. Ne tombez pas dans le piège, il ne s’agit pas de moi, mais de l’immense Secret of Mana.
Il y a des jeux comme ça, qu’on ne peut pas oublier. Des jeux qui, dès le jour de leur sortie, deviennent immédiatement, avant même le premier exemplaire vendu, des incontournables comme on dit, des must have. Aujourd’hui, ces jeux font le buzz, se vendent par paquet de douze alors qu’à l’époque le ramdam était moins visible, bien qu’aussi important. Ce nom,
Secret of Mana – ou Seiken Densetsu 2 – vous l’avez forcément entendu quelque part, et si vous avez du goût, vous voyez exactement de quoi je parle. Mais alors, pourquoi un
RPG de type
Zelda-like a-t-il autant marqué les mémoires des joueurs, qu’importe leur âge, à l’instar d’un
Zelda ou d’un
Chrono Trigger? Pour la peine j’allume ma
SNES.
Un secret, du mana, c’est Secret of Mana
Qui ne frisonne pas devant cette image?
«Je m’en souviens comme si c’était hier. D’ailleurs, c’était hier. Avec mes amis, on se promenait, on jouait aux cons en haut d’une grande cascade. Et par mégarde, j’ai trébuché je ne sais comment et atterri plusieurs mètres plus bas, inconscient. À mon réveil, j’ai cru devenir dingue, je jurais entendre une voix qui me disait de trouver l’épée. Qu’est-ce qu’il me raconte, celui-là? Mais qui me parle, d’abord. Arrêtez les mecs, c’est pas marrant votre blague. Mais j’étais seul. Je me suis levé, mais bizarrement, je ne reconnaissais pas le coin, alors que je viens ici depuis mon enfance, ma naissance même. Qu’importe, je me fraie un chemin parmi les herbes, je patauge dans la flotte et je finis par voir un truc briller au loin. Je m’approche, et là, c’est le drame, ou presque. Une épée enfoncée dans un roc. Très marrant, les mecs, pas du tout cliché le machin de l’épée dans le caillou, mais ce n’est pas grave. Et cette voix dans ma tête qui est toujours présente.
Pas du tout cliché le machin de l’épée dans le caillou, les mecs
Puisque je suis là, j’enlève l’épée… Un flash! Je retrouve mes esprits, l’épée à la main, la bi** au fourreau mais je sens une atmosphère différente. En même temps, je viens de passer quelques instants difficiles, et ces drôles de monstres n’étaient pas là avant. Bref, je tue tout le monde, je me trouve plutôt doué au maniement de l’épée et je rentre au village, c’est flippant par ici. Mais mon retour ne s’est pas vraiment passé comme prévu. L’Ancien m’accuse d'avoir l’épée sacrée gardienne et un séisme m’a amené à tuer une grosse créature pour sauver un de mes potes. Pas cool. Je suis ensuite banni du village car soi-disant porteur de malheur. Encore pas cool. Je rencontre Jean, un preux Chevalier qui me guide dans ma quête dans laquelle je dois trouver des graines et restaurer le pouvoir de Mana.»
J’aime
Cette mise en bouche de Randei donne envie, ou un truc du genre. Dans son aventure, notre héros ne sera pas seul, il sera accompagné de Purimu, une fille amoureuse d’un chevalier et Popoi, un elfe ayant perdu la mémoire. Jouer à
Secret of Mana est simplissime, surtout si vous avez déjà tâté un
Zelda. Une vue de dessus, des combats réguliers et en temps réel, de l’
Action/RPG comme on aime. Le système d’inventaire est très bien pensé, sous forme d’anneau qui tourne transparent, et permet de rapidement changer d’armes ou d’utiliser un objet. L’épée sacrée ne sera pas la seule alliée de Randei, puisque notre héros banni pourra se servir d’une lance, d’une hache, d’un javelot, d’un fouet, d’un arc, de gants de combat et même d’un boomerang. Selon les situations, certaines armes s’avèreront nécessaires pour se sortir de combats délicats et difficiles.
Derrière un combat acharné se cache souvent une récompense intéressante
Lors de votre avancée, vous voyez les ennemis sur votre chemin et pouvez les éviter, pratique si votre état de santé est inquiétant. Mais fuir n’est pas une solution, sachant que derrière un combat acharné se cache souvent une récompense intéressante.
Dans le monde imaginé par les créateurs de
Secret of Mana, vous voyagez de continent en continent et de ville en ville. Utilisant le fameux
Mode 7 de la
SNES, ce système de déplacement se fait par trois moyens possibles. À pied, à l’aventure, plus long, mais gratuit et souvent propice aux rencontres. Au canon, c’est-à-dire projeté directement où vous le souhaitez, mais c’est payant. Et le meilleur moyen de locomotion, le dragon, mais il faudra le mériter. Il vous pose n’importe où, et gratuitement, pratique. Il y a du pays à voir, c’est grand, c’est chouette et c’est ce qui fait le charme du jeu.
Un je ne sais quoi
Des jeux comme
Secret of Mana, il n’y en a pas deux. Enfin, si, qui ressemblent, il y en a eu, mais qui laissent une telle marque, non, aucun. Pourquoi? L’histoire, l’ambiance, la simplicité, l’humilité dont a fait preuve
Square. Loin d’un
FF parfois surjoué,
SoM n’impose rien, il se dévoile progressivement et juste quand il le faut. Graphiquement, c’est très propre, sans
bug, bien fignolé, techniquement aussi. Cette petite touche, ce petit ingrédient mystère, comme pour la recette du Coca-Cola©, a fait le succès du jeu. Et pourtant, sa suite n’a pas eu le même succès ni même pour les opus portant sur le même univers sortis récemment. Le scénario est riche en rebondissements et n’ennuie pas le joueur. On a toujours envie de jouer, de continuer, d’avoir le dragon ou de découvrir une nouvelle ville. J’ai failli oublier de vous lâcher quelques mots sur la musique, absolument splendide. Œuvre de Hiroki Kikuta, la bande-son du jeu reste encore gravée dans les mémoires aujourd’hui. Il est même possible de se procurer le CD assez facilement sur la toile. Tous ces petits trucs font de
Secret of Mana ce qu’il est. Ajoutons à cela la possibilité de jouer à trois joueurs simultanément sur le même écran et on a notre touche finale.
- Torché le 12/04/2010 à 10h12 par Robin Masters.