Il est de ces jeux comme ça, où le simple fait de s’en rappeler vous fait sourire. Des flashbacks de jeunesse, de la grande époque de Disney, d’aventure... The Lion King est de ces jeux, ceux qui ne deviennent pas cultes par des graphismes époustouflants en mode 7 ou un multijoueur d’enfer, mais juste par une combinaison soigneusement dosée de bon gameplay, de musiques fidèles et entrainantes et d’environnements variés.
TLDR
JOUABILITÉ
INGONYAAAAAAMA
Je vois venir, «le Pasten s’enflamme,
The Lion King n’est pas culte, il est juste sympatoche». Encore une fois un bon jeu n’est pas un jeu qui réuni les performances, même si cela y contribue grandement. Dans
TLK, même si la qualité est au rendez-vous nous le verrons plus tard, il n’y a rien de transcendant. Pourtant, il y a un petit truc dont on cherche encore aujourd’hui le secret, un petit truc que les vieux gamers moisis que nous sommes pleurent chaque soir sur l’hôtel du Video Game business. Plutôt innommable, on a longtemps cherché un assemblage de lettres pour faire comprendre au call of dutien moyen d’aujourd’hui ce qu’on peut ressentir, ce qu’on pouvait ressentir. Alors on va dire «ambiance», terme que tout le monde comprend, mais qui bien évidemment est trop peu complexe pour cerner la chose.
Circle of Life
Replacé dans un contexte, dans une époque,
TLK n’est qu’un jeu à licence parmi tant d’autres, et le succès de l’énormissime
Aladdin risquait de faire de l’ombre à un jeu dont la création n’a pas été sans soucis. Box office mondial, succès incontesté et mérité, je ne vais pas revenir sur un film que pour nous autres chanceux nous avons pu aller voir (plusieurs fois!) au cinéma, et que pour les autres vu en VHS ou DVD. Inévitablement, un excellent film a de grande chance de donner un bon jeu (*esquive des légumes périmés que me lancent tous les fans d’Avatar qui ont contemplé en sanglot le sabotage de leur film*), ce dernier récupérant souvent bande-son, univers et contenu, etc. Ne reste plus qu’à trouver un
gameplay accessible et une trame scénaristique sympa et condensée pour ceux n’ayant pas vu le film et c’est dans la poche.
Inévitablement, un excellent film a de grande chance de donner un bon jeu (humour?)
Le gros problème, c’est quand ça commence à devenir la machine à fric et qu’une licence n’est ni plus ni moins qu’une occasion de faire de l’argent facile en sortant une adaptation minable (j'ai dis
Bandai ou je l’ai juste pensé?). Avec un portage sur 8 consoles différentes, dont les 8 et 16 bits, on pouvait attendre la grosse, très grosse production. Alors qu’en est-il de
TLK, comment s’en est-il sorti, par quels moyens, et pourquoi cela vaut encore aujourd’hui le coup de le ressortir un dimanche aprem bien tranquillement campé dans son canapé?
Des développeurs qui ont mangé du lion, c’est certain
Un mode 7 impressionnant.
Je ne vais pas vous faire le descriptif technique du jeu que vous pouvez trouver sur n’importe quel wiki page. Par contre, je vais tenter de vous communiquer le vécu que l’on peut en avoir, ce qui à mon sens donne tout son intérêt à un test. Vous pourrez trouver n’importe où ailleurs le nombre de niveaux, les couleurs et les mouvements disponibles. Par contre ce que vous ne trouverez pas c’est ce que ça fait d’ouvrir son cadeau de noël avec comme premier jeu de
SNES Le Roi Lion. Croyez-moi, replacé dans le contexte, ça valait au moins une crise d’hystérie version
«Nintendo 64 kid».
Petit pari facile que je fais avec le lecteur: regardez courir Simba, notre petit protagoniste à 4 pattes, durant les 5 premières secondes du jeu seulement. L’animation est excellente, fidèlement cartoonesque (voir Simba agiter les pattes dans le vide suspendu à un rocher), et fluide. Comme tout bon jeu de plate-forme qui se respecte, il y a évidemment des ennemis, sur lesquels il faudra sauter (attention aux porcs-épics!) pour les neutraliser. Oui aujourd’hui c’est désuet, on n’imagine pas Altaïr sauter d’un tonneau sur la tête d’un templier pour le voir exploser dans un nuage de fumée. Avouez que ça serait fun. Mais à l’époque, c’était le passe-partout des plates-formes dirons nous, et
TLK exploite au maximum cette technique, même un peu trop pour la première partie du jeu pour être honnête. Cependant, cette accessibilité a du bon.
De nos jours, quels genres de jeu donnent envie à votre petite copine de vous piquer la manette?
De nos jours, quels genres de jeu donnent envie à votre petite copine de vous piquer la manette plate pour elle aussi pouvoir sauter sur des lézards verts et des petits singes jaunes?
Donc Simba saute, court, roule et miaule (oui c’est un lionceau). Et alors qu’on croyait avoir cerné le jeu au bout du premier niveau, dans lequel on se contente de monter en haut de la falaise pour venir à bout d’une hyène asthmatique, on se retrouve dans un deuxième niveau tout à fait original. Ce dernier nous met entre les mains de singes nous balançant d’arbres en arbres, de courses à dos d’autruches, de «parkour» accroché à des queues d’hippopotames, des têtes de girafes. Bref toute la savane est là, sur la musique diablement entrainante de «Je voudrais déjà être roi», avec des couleurs monstrueusement magnifiques. Mais que demander de plus? C’est du fun à l’état pur. Le jeu ne cessera de briser le rythme, et les développeurs ont fait de gros efforts pour ne pas lasser le joueur. Phases de plate-forme originales, courses effrénées dans un canyon avec vue de face, labyrinthes en toboggans aquatiques, stages bonus déjantés, et évolution du personnage.
Car oui Simba grandit, et la deuxième partie du jeu nous présente un lion adulte qui a bien poussé, fidèlement au film. Du coup finis les miaulements de chaton efféminés et bonjour le rugissement bestial. Simba met dorénavant de grosses baffes bien puissantes, lacère le visage de ses ennemis, et s’adonne au judo avec des projections sympathiquement violentes (que c’est beau de grandir). Les hyènes auparavant des
boss de niveau deviennent par exemple des ennemis communs, dont on peut se débarrasser d’une bonne claque. En revanche, le gros chat est un poil plus pataud et sa lourdeur ne permettra pas les galipettes accessibles étant enfant. Pas besoin de faire un dessin, la deuxième partie du jeu est beaucoup plus sombre. Si avec ces nouvelles compétences vous ne l’aviez pas compris, les environnements se chargent de vous le rappeler avec de la lave, de l’orage et des excursions nocturnes. Bon j’avais dit pas de page wiki, mais ça c’était le minimum à savoir pour comprendre l’intérêt technique du jeu. Technique car son vrai intérêt ne vient clairement pas de là.
Scénario s’épargnant toutes les difficultés
On suit la trame du film en général, on voit grandir Simba, et on parcourt des environnements connus pour notre plus grand plaisir. Le jeu se permet pourtant quelques inédits qui ne sont pas pour déplaire, comme l’apparition d’un gorille comme
boss de niveau, ou encore des panthères et chauves-souris à combattre. Le seul problème est que (à tort?) les développeurs se sont souverainement permis de considérer que tout le monde avait vu le film, et que donc des morceaux anecdotiques du scénario suffisaient à combler le vide explicatif du jeu. L’écran menu nous fait apparaitre un vieux Rafiki brandissant Simba le nouveau né sur une magnifique «Circle of Life» et hop, le jeu nous balance direct dans la peau du félin. Pourquoi aller trucider Scar le vil méchant de l’histoire, qui sont les deux compères Timon et Pumbaa que nous dirigeons dans les bonus, et pourquoi notre père nous apparait dans les nuages? On n'en saura rien. On est donc plus face à un hommage vidéoludique, que devant une réelle adaptation. Et comme tout hommage qui se respecte, la bande-son y prend une place toute particulière.
Une bande-son fidèle, donc du grand art
Hans Zimmer et Elton John réunis dans une animation, ça ne pouvait qu’être du grand art. Les développeurs de
Westwood Studios ont bien compris qu’un des points forts de l’animation avait été sa bande-son. Qu’à cela ne tienne, on va faire ce jeu de plate-forme avec les mêmes pistes! Et le résultat est excellentissime. La plupart des thèmes sont revisités, du funky «Je voudrais déjà être roi» en se balançant aux arrière-trains des hippopotames bleus et roses, au «Hakuna Matata» en surfant sur des torrents d’eau en forêt équatoriale, en passant par «Circle of Life». Du vrai bonheur, on se surprend à se balancer avec sa manette au rythme de la musique, quitte à passer pour un alcoolique névrosé. Mais on s’en fou, c’est trop fun. Je ne vais pas vous faire l’éternel «c’était mieux avant» (ou si peut-être), mais franchement, autant d’insouciance et de plaisir vidéoludique aujourd’hui dans une adaptation, je n’ai pas trouvé. Éclairez-moi.
- Torché le 02/04/2010 à 10h12 par Pasten.