Il y a des sagas qui ont marquées des générations de joueurs. La saga Seiken Densetsu, qui a débuté en 1991 sur Game Boy, en fait partie. Voici un petit zoom sur le 3ème épisode de cette série, histoire d’ébrécher un mythe.
TLDR
FUN
Des histoires adaptées
JOUABILITÉ
Manque d'audace
En 1994, nombre d’européens ont découvert le monde du
RPGgrâce à la sortie de
Secret of Mana sur Super Nintendo, un
Action-RPG avec gain d’expérience entre autre inspiré de
The Legend of Zelda sur
NES. Le nom original de Secret of Mana était, et est toujours d’ailleurs, Seiken Densetsu 2; le 1er épisode de la
saga Seiken Densetsu étant
Mystic Quest, sorti 3 ans auparavant sur Game Boy.
Mais, pas la peine de vous faire un cours d’histoire vidéoludique, allons directement à l’essentiel en plongeant dans une bouteille de Lactel (puisque l’essentiel, il est dedans). Parlons du 3ème opus de la saga, soit de
Seiken Densetsu 3, sorti en 1995 au Japon, que
Square, le développeur/éditeur, n’a pas distribué sur le vieux continent ni aux States. Apparemment, les Ricains et Européens auraient eu
Secret of Evermore à la place de
Seiken Densetsu 3. Un échange qui n’a pas plu à beaucoup de grands fans de la saga. Je ne fais pas partie de ces gens-là, étant donné que j’ai une nette préférence pour
Secret of Evermore plutôt que l'autre. Mais tout ça, je vais l’expliquer plus loin.
Seikence 1: gameplay
Jeu concours: distinguer les visages des persos du reste du corps.
Soyons logiques, commençons par le commencement, soit par expliquer ce qu’est Seiken Densetsu 3.
Seiken Densetsu 3 est un
Action-RPG avec gain d’expérience, dans lequel on dirige une équipe de 3 personnages. Le schéma de jeu est calqué sur celui de
Secret of Mana: on se balade dans la nature, on tue du monstre, on traverse des villages, on discute avec des PNJ, on achète des armes et des objets de soins, on visite des donjons mal famés, tout ça en 2D avec une vue de haut, dans un univers
heroic-fantasy.
Action-RPG avec gain d’expérience oblige, dans
Seiken 3 on combat en temps réel et on gagne des points d’expérience (sisi j’vous jure!), ou des points d’ «xp», comme on dit dans le métier quand on est cool. Plus on combat, plus on gagne de points. Quand on acquière suffisamment d’expérience, on passe ce qu’on appelle «un niveau», qui correspond en fait à une amélioration instantanée des attributs des personnages que l’on dirige (vie, puissance d’attaque, etc.)… Je vous prends pour des andouilles? Vous savez déjà ce que c’est que du gain d’expérience? Mais savez-vous que dans [F1468|Seiken Densetsu 3]], on peut choisir quel attribut va être renforcé en priorité lors du passage de niveau? Et oui! Grande nouveauté par rapport à
Secret of Mana, dans cet opus on peut customiser ses personnages, en améliorant grandement la vitalité plutôt que la puissance d’attaque par exemple, ou la magie plutôt que la précision. Par contre, ce que l’on ne peut plus faire, c’est développer des compétences dans le maniement des armes que l’on transporte. En outre, dans [F1468|SD3]], si on commence l’aventure avec une épée, on finira l’aventure avec une épée… Une nouvelle, certainement, plus puissante, que l’on achètera dans un bazar, mais une épée quand même! Finie la possibilité d’utiliser tantôt un fouet, tantôt une lance, suivant le type d’ennemis rencontrés qu’ils soient sado-masos ou pas, comme c’était le cas dans
Secret of Mana. Ici, un seul personnage ne pourra utiliser qu’un seul type d’arme.
En plus du schéma de jeu,
Seiken Densetsu 3 aura gardé de
Secret of Mana certains éléments qui composent l’univers, comme les mignons petits lapins qui feront office d’ennemis, les aubergistes avec leur toque sur la tête, et tout simplement l’Arbre Mana, THE Mana Tree, qui donne la vie au monde. On retrouvera aussi le célèbre menu déroulant en cercle que je ne présente plus, et la non moins célèbre jauge de temps ATB qui rythme les combats, que je ne vais pas non plus présenter. Et puis, il y a les esprits élémentaux, sortes de génies apparus dans
Secret of Mana, que l’on pouvait appeler pour faire des magies. Mais il me semble que leur rôle a été réduit dans ce troisième opus, leurs apparitions étant en partie scénarisées.
Seikence 2: jeu de rôle
Un
RPG, soit un jeu de rôle, c’est avant tout la possibilité de jouer un rôle, et ça,
Seiken Densetsu 3 l’a mieux compris que la plupart des
Action-RPG que je connaisse. Non seulement parce qu’il est possible d’orienter l’évolution des personnages que l’on dirige, et donc de les rendre UNIQUES, mais en plus parce que, dès le départ, on pourra choisir ses 3 héros parmi 6 sélectionnables! Guerrier, magicienne, loup garou, prêtre, voleur, amazone, seront autant de personnalités à incarner. Chacun a, évidemment, ses spécificités. On peut citer Kevin, le loup garou qui est homme le jour et loup la nuit, la forme animale décuplant bien évidemment sa force. Tiens! Une notion que je n’ai pas mentionnée: l’alternance du jour et de la nuit durant l’aventure. Bah voilà, c’est fait... Je l’ai mentionnée!
À noter que, suivant les personnages que l’on sélectionne au début de l’aventure, le scénario du jeu change. En réalité, il faut comprendre que chaque protagoniste a une histoire propre. Quand on sélectionne 3 persos, on sélectionne en fait 3 mini histoires qui vont s’imbriquer les unes dans les autres pour finalement rejoindre un tronc scénaristique commun. La fin du jeu change aussi en fonction des choix de héros.
Comme si tout ça ne suffisait pas pour faire vivre au joueur une expérience unique à chaque nouvelle partie, avec des
avatars uniques, sachez qu’il est également possible de customiser ses personnages via ce qu’on appelle «le passage de classe». Rien à voir avec le passage du CE2 au CM1. Une classe correspond, ici, à un statut. Le guerrier, par exemple, acquerra, par le passage de classe, de nouvelles spécificités, comme celle de pouvoir utiliser la magie, chose impossible à obtenir autrement. Ainsi, de simple guerrier on devient une sorte de paladin. Capiche? Pour changer de classe il faudra aller régulièrement prier devant des Pierres Manas, pierres dont je parlerais dans le paragraphe suivant.
Seikence 3: seiken le bonheur?
Ca c'est pour faire croire que j'ai fait le jeu en VO.
Nous y voici, au paragraphe suivant. Le Pierres Mana, donc, qu’est-ce que c’est? Ce sont des gros cailloux magiques, où sont enfermés des démons. Huit démons pour être exact. Ils ont été emprisonnés dans les Pierres Mana par la puissante Déesse Mana, jadis, de manière à préserver le monde des attaques du mal. Ensuite, la Déesse a pris sa retraite. Au lieu de choisir la seigneuriale que lui conseillaient les oracles, elle se changea en un arbre, l’Arbre Mana, pour avoir définitivement la paix. Malheureusement, des années plus tard, des esprits mal intentionnés tenteront de réveiller les 8 monstres, ce qui servira de prétexte à débuter l’aventure.
S’il n’y a rien de vraiment original dans le scénario, ce qui m’a marqué, moi, c’est plutôt l’univers. Cet univers, rappelons-le essentiellement heroic-fantasy, dispose d’un je ne sais quoi qui me ramène à l’Amérique Latine. C’est peut-être à cause des teintes de couleurs, ou des personnages que l’on dirige qui semblent fringués comme dans un carnaval. Ça vient peut-être aussi d’objets comme la flûte de pan, ou d’éléments du décor telle la route de briques en or que l’on foulera durant l’aventure, et qui me fait penser aux cités en or des légendes Incas. En fait, je ne sais pas exactement d’où ça vient. Disons que c’est une impression globale.
Seikence 4: seiken même pas top
Contrairement à l’avis commun qui voit en
Seiken Densetsu 3 la perle ultime de l’
Action-RPG oldschool, je ne trouve pas le jeu extraordinaire, et ce malgré les nombreuses possibilités de gestions et une plastique qui pousse la Super Nintendo dans les limites inter spatiales de l’impossible (j’exagère).
Pourquoi donc? Parce que l’aventure manque de génie, d’abord au niveau du
level design. Les décors sont répétitifs lors des phases d’exploration en extérieur. Les écrans ne se démarquent pas vraiment les uns des autre, ni par des spécificités visuelles, en dehors de quelques éléments inhérents au changement de régions (neige, sable, etc.), ni par des spécificités de
gameplay que la situation pourrait appeler. C’est typiquement le genre d’univers que n’importe quel pleupleu peut imaginer et mettre en place avec un game-maker digne de ce nom. En outre, du côté des donjons, ça ne chiale pas non plus l’originalité. On a droit à des labyrinthes où le seul but est de trouver son chemin et d’éclater du monstre, jusqu’à l’antre du boss qu’il faudra aussi éclater. Résultat, l’intérêt du jeu se limite essentiellement aux combats, comme dans un
Hack & Slash. Le souci, c’est que le
gameplay en combat, il n’est pas tip top. Non seulement les personnages réagissent parfois avec un micro-temps de retard, comme c’était déjà le cas dans
Secret of Mana, mais en plus les séances de bagarre sont ultra brouillonnes! Ça tape, mais on ne sait pas qui tape. Du coup, on martèle le bouton d’attaque comme un dératé, pour finalement remporter la victoire, on ne sait comment. Tout ça devient bien vite monotone.
Alors, d’accord, la grande force de
Secret of Mana c’était son ambiance. Regardons, donc, ce que nous propose
Seiken Densetsu 3 à ce niveau-là. Malheureusement, rien d’exceptionnel non plus de ce côté, malgré quelques originalité citées dans les paragraphes précédents. La bande son, qui peut parfois transformer un jeu sans envergure en source de bonheur (au hasard:
Soul Blazer), est ici bien fade. Les thèmes sont jolis, mais aussi plats que des œufs au plat dont le jaune aurait été crevé et étalé avec une raclette en bois. On nous en met plein les oreilles mais rien ne sort vraiment du lot, sauf peut-être la reprise du thème d’intro de
Secret of Mana qui provoque quelques frissons. Sinon, c’est surfait. D’ailleurs, le char-design me laisse la même impression que la bande son: on a droit à des héros très colorés, avec un détail dans le design impressionnant, mais qui sont parfois cachés sous des tonnes de vêtements, et qui n’ont quasiment aucune expression, qui ne dégagent aucune émotion. L’émotion, justement, c’est ce qu’il manque à ce Seiken, à cause des problèmes que je viens de citer, au niveau des musiques et des personnages. En outre, l’histoire est trop froide à mon goût. Elle manque de moments forts.
- Torché le 03/03/2010 à 9h12 par samcarredas.