Longtemps, très longtemps avant les modes de jeux exclusifs de EA Sports dans son FIFA 08, qui permet de gérer un joueur sur le terrain de football et le faire évoluer de manière individuelle, il y avait LiberoGrande, un opus au principe unique et innovant, car faire d'un sport collectif un jeu solitaire, c'est fort.
LiberoGrande ne parle pas que des libéros. Non pas des libéraux, mais bien des libéros, ces joueurs de champ qui représentent les piliers de la défense. Car oui, les libéros constituent l'ossature d'une équipe, avec le meneur de jeu (le fameux numéro 10) et l'attaquant de pointe (le 9). Le libéro, ou le 5, est le patron, souvent le capitaine de l'équipe, à l'origine au centre derrière sa ligne de défenseur et devant son gardien (le football moderne l'a replacé axial avec le 4 dans un défense à quatre). Un super héros des temps modernes, en quelques sortes. Oui mais voilà, comme je viens de vous le dire, on ne parlera pas que d'eux.
Numérodis contre Libérix
Quand Al Pacino rencontre Del Piero...
Dans
LiberoGrande, sorti tout d'abord sur
Arcade puis presque inchangé sur
PSX l'année suivante, vous incarnez un seul joueur, qu'il soit en pointe, meneur de jeu ou libéro. Vous prenez donc le contrôle de braves types, très célèbres dans leurs pays et qui peuvent animer à eux seuls une équipe. Zidane, Maldini ou Ronaldo, les braves types sus-nommés ont la gueule de leurs homologues réels, mais pas les noms. Choisissez donc parmi une flopée de stars de l'époque, aux noms aussi bien trafiqués que dans
ISS. Il est d'ailleurs marrant de voir Del Piero être transformé en Del Pacino, le parrain de la Squadra Azzura. Chaque joueur est caractérisé par trois capacités, la vitesse, la puissance de frappe et la technique. Mais en mode «facile», cela n'a pas la moindre espèce d'importance car vous n'avez qu'à courir balle au pied, faire un pas de côté pour éviter un tacle de temps en temps, et tirer vers le but. Par contre, pour ce qui est de mettre le ballon dans les filets, c'est une autre histoire.
Raimundo pour Balmaceda qui passe à Zadkine
La paaaasse!! LA PASSEUUUUH!!! Hey la paaaasse!! Ouhouh!
Comprenez «Ronaldo pour Batistuta qui passe à Zidane», dans un langage non censuré.
LibéroGrande s'attarde à un seul personnage en jeu. Durant le match, la caméra se positionne derrière le joueur contrôlé, en vue de mi-hauteur. Dès qu'il reçoit le ballon, elle s'approche pour suivre la course balle au pied. Avec les problèmes que ça implique comme la lenteur de mise en place et de déplacement de la vue autour du perso. Grâce à deux boutons, vous pouvez héler vos coéquipiers. Soit pour leur dire de tirer vers le but, soit pour leur demander de vous passer le ballon. Des boutons essentiels car vos potes ne peuvent pas placer une mine sous la barre de leur propre chef. Toujours à attendre un conseil, ces cons-là... C'est la dure vie d'un meneur de jeu/capitaine. Et finalement, ce jeu qui prône les valeurs collectives en mettant le joueur dans la peau d'un seul personnage ne récolte que ce qu'il mérite: on se la joue perso tout au long de la partie.
Libéraux grand D
À deux, c'est mieux? Ah non. Mais euh... en fait... non.
Le système de jeu en lui-même est sympathique mais peu performant. A travers quelques modes de jeux, dont l'exhibition (match seul), la coupe du monde, ou la ligue mondiale, vos personnages n'évoluent pas, restent toujours à leur place (sauf en changeant leur numéro dans le menu de sélection) et l'action n'est pas très poussée. Les équipes semblent presque toutes au même niveau tandis que les différences de compétences de vos joueurs ne sont que fictives. Quant aux graphismes, on commence à taper dans le haut de gamme de 1997, mais les vraies simulations de
Konami et
EA sont d'un niveau supérieur. À deux, le jeu devient un peu plus pêchu mais ne tire pas aux joueurs une grande satisfaction dans la victoire, ni une grosse peine dans la défaite. L'ambiance n'est décidément pas au rendez-vous, devant l'absence cruelle de sons et commentaires. Enfin, les animations sont plutôt bien rendues, le jeu tentant de proposer du contenu réaliste de par sa réalisation mais aussi son
gameplay qui est unique en son genre. Mais
Namco reste un éditeur de baston/
beat'em all et ne doit pas s'aventurer au-delà de ce qu'il sait faire.
- Torché le 26/06/2008 à 9h56 par Jivé.