Oyé... Oyé! Amateur de cinéma gore nanaresque couplé de second degré souvent non voulu, ce test t'es dédié! Toi qui idolâtres ton coffret DVD de la trilogie des «Evil Dead», triomphant du haut du petit autel en bois suédois que tu lui a confectionné. Toi qui, lorsque les discussions entre amis tournent autour de films qui font peur, évoque «Bad Taste» et autre «Braindead» pour subir les regards interloqués de tes camarades qui n'ont que «Souviens toi l'été dernier» et «Scream» à la bouche. Toi qui a vu tous les Halloween et qui en es fier (même si il n'y a vraiment pas de quoi).
TLDR
JOUABILITÉ
Hasardeux et dur
Ne t'es-tu jamais demandé si les oldies avaient ne serait-ce qu'effleuré l'idée du cinéma de genre que tu te fais, et ce bien avant que les «survival-horror» dignes de ce nom n'apparaissent? La réponse tient certainement en la série des
Splatterhouse, développé et édité par
Namco. N'aie pas peur jeune bougre... Et approche (ou aie peur j'm’en fout mais approche quoi) pour découvrir ce
Splatterhouse number two, sorti en 1992 sur
Mega Drive... Mouahahaha!
Splatterhouse est en effet l'une des toutes premières séries à oser l'horreur dans un jeu vidéo, ce qui lui a notamment valu la censure: seuls les majeurs nippons et américains pouvaient s'essayer à la borne d'arcade du
premier épisode. Quant à sa version
PC-Engine, elle était déconseillée au moins de 16 ans au pays de l'oncle Sam... En Europe et
pour ce numéro 2 (le 1 n'ayant jamais vu le jour sur notre vieux continent...), il semble bien que les hautes instances et les vendeurs de jeux n'avaient que faire de la violence de la série puisque petits et grand pouvaient allègrement disposer de la cartouche sur la 16 bits de
Sega.
Un scénario que il fait très très peeeeeeuuuuuuur!
Découper des bébés pendus à la tronçonneuse...c'cool!
Vous incarnez Rick Taylor, étudiant en parapsychologie. Dans le premier épisode, Rick et sa petite amie Jennifer partent à la recherche du Dr. West, éminent professeur au sein de la «science» qu'affectionne notre héros. Cependant, une fois arrivé dans le manoir du docteur, le couple se rend bien vite compte que quelque esprit maléfique hante les lieux (comme quoi,
Resident Evil n'a rien inventé...). Rick décède et sa mie se fait kidnapper. Mais un mystérieux masque d'origine aztèque, qui semble être entreposé depuis des lustres dans l'étrange manoir (et certainement lui aussi habité par un esprit), vient littéralement se coller au visage inerte de Rick, lui insufflant à nouveau la vie (on sait pas trop pourquoi, mais on s'en tape) et lui distillant une force surhumaine. Rick explore alors le manoir afin de retrouver sa belle.
Resident Evil n'a rien inventé...
Après avoir parcouru un chemin semé d'embûches (vivantes ou non) toutes plus horrifiques les unes que les autres, Rick fini par retrouver sa gonzesse qui se transforme alors en démon et se voit donc dans l'obligation de lui donner la mort (eh ouais, c'est elle ou lui hein... Et puis y'en a d'autres des grognasses sur Terre! Je plaisante Mesdames... Ou presque) avant de s'échapper de la maison en flammes.
Splatterhouse 2 prend place 3 mois après les faits, lorsque notre ami Rick reçoit de mystérieux appels au secours de Jennifer pendant son sommeil. Plus qu'intrigué, il décide alors de remettre le masque et de retourner aux abords du manoir du Dr. West. Jennifer est-t-elle réellement morte? Vous ne le saurez qu'en appuyant sur Start...
Jason? C'est toi?
Vous devriez les voir dégouliner le long du mur juste après...
Rick se réveille ainsi non loin des cendres de la maison... Comment et pourquoi, on ne sait pas... Première constatation, la vitesse de déplacement de notre protagoniste principal est absolument affligeante! Qu'est-ce qu'il est lent... Ceci étant certainement dû à son imposante masse musculaire et peut être aussi au masque qu'il porte, fait d'ossements dont on ne connaît pas bien la provenance (par ailleurs, ceux qui n'auraient pas notifié la ressemblance de ce masque avec celui de Jason Vorhees, méchant de la série de films tous pourris que constitue Vendredi 13, sont véritablement aveugles ou incultes). Bref, cela ne constitue pas une excuse valable pour le joueur surtout que même dans la version
PC-Engine du premier épisode, portage de l'excellente
borne d'arcade, le gaillard était plus rapide (la version PC-Engine ayant tout de même pour réputation d'avoir tué la carrière sur console de salon de la série dans l'œuf, c'est dire). Vous amenez ainsi (lentement) Rick vers la maison (ou ce qu'il en reste) en
scrolling horizontal, de gauche à droite, sur un chemin jonché de formes humanoïdes de couleur rouge vive et dégoulinantes, et prises de spasmes lorsque l'une d'elles se lève pour venir vous attaquer avec la vitesse et les mouvements d'un zombie (c'est à dire encore plus lentement que vous... zzzzzZZZZZZzzzzzzZZZZzzzzzz).
Mais sur ce, on comprend tout de suite à quel jeu on a affaire: lorsque vous lui insufflez légitimement une mandale, celui-ci se déchire véritablement en deux, la partie supérieure du corps valsant en arrière tandis que la partie inférieure titube encore pendant quelques secondes dans un geyser de sang vert. Effet comique garanti, ces ennemis n'étant pas véritablement dangereux et n'étant donc voués qu'à satisfaire le goût du joueur pour le morbide.
Vous avez la possibilité d'éclater vos «assaillants» contre les murs à coup de barre de fer
Les autres ennemis de ce premier niveau sont beaucoup moins rigolos, s'agissant de petites larves violettes aux crocs acérés (la première jaillissant du corps d'un zombie rouge non sans rappeler
Alien) que l'on ne peut que laborieusement neutraliser qu'avec les pieds lorsqu'elles sont au sol... Ah oui! Parce que Rick dispose de... Tenez-vous bien... 2 coups différents! Les poings quand il est debout et les pieds lorsqu'il est accroupi ou lorsqu'il saute. En parlant du saut, Rick peut, évidemment, bondir tel un cabri (ou pas...) au-dessus de trou-trous pleins de pi-pics dans un saut des plus approximatifs au
pad et ce, sans plier les genoux! Très fort! Comble du ridicule, le gag le plus connu du jeu reste celui pour lequel, lorsque vous appuyez sur la touche haut du
pad, Rick se tourne, dos à vous, et se met en position de faire pleurer son petit jésus... Apparemment, ça servirait à prendre des trucs accrochés aux murs mais bon, la pose est mal choisie quoi qu'il en soit...
La fin de ce tour d'horizon du premier niveau se caractérise par le fait que Rick puisse disposer d'armes autres que ses poings et ses pieds (ahhhhhh!): en effet, possibilité vous est offerte, en approchant de la maison, d'éclater vos «assaillants» contre les murs à coup de barre de fer. Totalement jouissif... D'autant plus que vieil os, tronçonneuse et autre fusil à pompe vous amèneront à des résultats tout aussi orgasmiques au fil du jeu. Mais ce qui réconciliera presque le joueur avec ce soft dont on a déjà noté une fade réalisation, arrivera au niveau du
boss du premier niveau (sorte de gigantesque étron rouge gémissant et peu mobile mais crachant une matière visqueusement répugnante). Lorsque vous viendrez à bout de celui-ci, ses intestins imploseront littéralement pour se déverser à vos pieds en une flaque verte...
Namco ne se prend donc pas au sérieux, ouf!
Groovy
L'intégralité du jeu se déroule ainsi:
scrolling horizontal, exception faite des niveaux en ascenseur (passages énervants et plutôt inutiles) qui se déroulent en
scrolling vertical. Les environnements sont variés (caves, forêts, maisons...) mais malheureusement pas particulièrement attrayants de par leur beauté (excepté celui du niveau 3, décor composé de visages fantomatiques qui filent pas mal la frousse!). Cela tranche avec les graphismes dont disposait la borne d'arcade du
premier épisode pour l'époque... Les monstres sont quant à eux pour la plupart grotesques et de mauvais goût (pléonasme pour un jeu typé «horreur» me direz-vous, mais attendez d'avoir vu les sortes de singes violets et écorchés vifs). L'ambiance sonore qui était particulièrement prenante sur la
borne d'arcade de
Splatterhouse 1 est ici gâchée par des bruitages de mauvaise facture (d'ailleurs lorsque Rick passe l'arme à gauche, il nous gratifie d'une plainte sonnant comme un mélange entre la voix de Barry White et le cri d'un marsouin géant en rut). Enfin en ce qui concerne les musiques, elles sont malheureusement bien inégales, alternant entre sonorités poignantes simulant des sons d'orgues typiques des films de Dario Argento (avec le format MIDI de l'époque cela va de soi) et passages véritablement ratés et hors contexte, on ne peut le dire autrement...
- Torché le 23/03/2008 à 8h56 par Xylo.