Comme vous le savez peut-être déjà si vous êtes un lecteur assidu du site, nous apprécions les jeux d'aventure. Nous apprécions aussi le point and click (c'est même un euphémisme de dire cela). Alors, voici un dossier consacré aux sagas et séries les plus connues et les plus importantes dans le domaine majeur des oldies. Focus.
L'histoire des jeux d'aventure débute il y a fort longtemps, notamment grâce à deux studios qui ont fait leurs preuves depuis. Si le jeu d'aventure est quasiment mort aujourd'hui, du moins sous la forme où il a fleuri, dans les années 80 et au début des années 90, on trouve encore quelques perles. Et il ne tient pas au hasard qu'ils soient pour la plupart développées par les studios cités plus loin. Commençons tout de suite le tour d'horizon nostalgique.
L'emblème: LucasFilm Games
Georges Stobbart, l'Américain des Chevaliers de Baphomet.
LucasFilm Games, propriété du vertueux Georges Lucas, filiale de LucasFilm, emblème d’une génération au cinéma mais également dans les jeux vidéo.
LucasFilm Games puis
LucasArts plus tard ont marqué la mémoire de nombreux joueurs...
La saga Maniac Mansion
Impossible de passer à côté de
Maniac Mansion, premier jeu qui instaure le style
LucasArts, premier jeu qui pose les règles du
point & click, et premier jeu utilisant le moteur SCUMM (Script Creation Utility for Maniac Mansion) encore utilisé de nos jours par le studio. Sorti en 1987, l'épisode trouve une suite en l’œuvre ultime du
point & click d'aventure / humour:
Day of the Tentacle, sorti en 1993. Malheureusement (ou heureusement),
DoTT est l'ultime épisode de la saga. D'aucuns diront qu'on attend encore sa suite. Mais il ne faut pas, au risque d'être déçus de ne pas faire mieux.
Guybrush, Sam et Max
Dans le même genre mais d'un tout autre style, puisqu'il s'agit de pirates,
LucasArts signe une deuxième saga épique avec
Monkey Island. Commencée en 1990, la dernière suite connue est apparue en 2000, avec une refonte totale en
3D. Ce dernier épisode, qui tenta de renouer avec l'ambiance et le style des épisodes précédents, semble être le dernier de l’œuvre des pirates.
En 1993 sortait également
Sam & Max. Premier et seul épisode prévu à la base, ce jeu d'aventure
point & click semblable à toute l'épopée de
LucasArts dans le genre, ne trouva que des suites dans les années 2000, avec une nouvelle saga ouverte sous formes de chapitres téléchargeables sur internet.
Sam & Max n'est donc pas mort...
Les licences à succès
Enfin,
LucasArts peut puiser dans ses licences (il y a le choix):
Star Wars,
Indiana Jones... Ce dernier d'ailleurs a eu le privilège d'être adapté en jeux vidéo avec une saga débutée en 1989 et un deuxième épisode sorti en 1992. Dans la peau du célèbre Indiana Jones, le jeu s'articulait autour des frasques de l'explorateur. Par contre, d'autres suites sont sorties et sont en productions, avec un cachet différent et repris par d'autres studios de développement.
Du côté de Sierra
Le triste futur de Day of the Tentacle.
Sierra est tout comme
LucasArts considéré comme un des maîtres et des piliers du jeu d'aventure sur PC ainsi que du point and click si cher aux yeux de
GameTrip. Voyons donc les plus grandes séries de l'éditeur.
Les Quest de Sierra
Dans le fantastique monde des saga de jeux vidéo d'aventure très célèbres, je demande le frère:
Sierra On-Line. Dès 1984, la marque propose des grandes épopées en
point & click, quelquefois déjantés, d'autres fois fantastiques. Dans tous les cas, ce sont des chef-d'œuvres graphiques et surtout des espèces de parodies des genres dont ils s'inspirent (Star Trek, la fantasy, la police...)
En premier, on trouve la saga
King's Quest: commencée en 1984, son huitième et dernier épisode date de 1998. A ce jour, aucune suite n'est prévue mais des compilations ressortent. En second, la saga
Space Quest: commencée en 1986,
le sixième épisode date de 1995 et des suites ont été annoncées et prévues depuis 2002, sans nouvelles depuis... Enfin, la saga
Police Quest,
débutée en 1987 et terminée en 1993 avec le quatrième épisode. Là aussi, une compilation est ressortie en 2006.
Les collaborations avec Coktel
Sierra qui collabore avec
Coktel et son style graphique si particulier, ça donne une grande époque de jeux d'aventures et de réflexions, tous basés sur les extraterrestres inventés par
Coktel Vision (remarquez les similitudes avec
Adi, si vous ne me croyez pas). Sierra propose alors dès 1991, de petits gobelins.
La série des
Gobliiins! apparait
en 1991 et se finit en 1993 avec un troisième épisode nommé alternativement
Goblins 3 ou
Goblins Quest afin d'unifier cette épopée avec les sagas cités plus haute. Finalement, l'année suivante, à la place d'une suite, le public découvre l'extraterrestre Woodruff dans un univers similaire à ceux des gobelins.
Woodruff et le Schnibble d'Azimuth débarque en 1994.
Deux personnages: Larry et Gabriel
Deux autres séries ont contribué au succès de
Sierra:
Gabriel Knight et
Larry Laffer. Encore une fois, l'éditeur nous offre deux sagas de jeux d'aventure restées célèbres encore aujourd'hui. La série des
Leisure suit Larry, avec le personnage charismatique et obsédé Larry Laffer, a débuté en 1987, et n'est toujours pas finie. Si on peut totalement considérer que la série a atteint son apogée
avec le 7e opus en 1996, l'éditeur ressort encore aujourd'hui des nouveaux opus, en
3D.
La série des
Gabriel Knight (aucun rapport avec Michael de K2000) commence en 1993 et se termine avec le troisième opus en 1999. Dans cette série de
point & click, vous incarnez un détective. Ajoutons qu'en 2008, un quatrième opus a été annoncé.
Trois autres grandes séries
Woodruff, le perso déjanté de Coktel et Sierra... Et dire qu'aujourd'hui, on appelle ça du pixel-art.
Enfin, du côté des autres éditeurs, on trouve également quelques grandes séries de jeu d’aventure et de
point & click. Loin des deux grosses tendances décryptées au dessus, ces sagas peuvent être considérées aussi étonnantes que celles des «majors», et pourtant, elles proviennent de studios qui ne se destinaient pas forcément à faire fortune dans le domaine. Parmi ces séries, nous pouvons en citer trois importantes, à titre exhaustif.
Georges Stobbart, icône de (la) Revolution
La première, c’est évidemment la saga des Chevaliers de Baphomet, ou
Broken Sword dans la langue originale. Développée par
Revolution Software, la série commence à l’aune des jeux vidéo Sierra/LucasArts, en 1996, là où le mythe du jeu
point & click graphiquement et techniquement bien réalisé commençait à s’effondrer.
Les Chevaliers de Baphomet se posent comme le renouveau de la saga, le successeur de certaines séries à succès et le nouvel âge du jeu d’aventure à énigmes. Deux épisodes en deux ans (1996 et 1997), puis une progression graphique au fil des âges, même si encore une fois, on note une perte de vitesse quant au
gameplay et scénario, comme dans toutes les grandes sagas. Les deux derniers épisodes sont sortis en 2003 et 2007, une suite est sûrement en chantier.
Twinsun, figure de proue d'Adeline
Très différent, techniquement mais aussi dans l’ambiance et le gameplay, la série des
Little Big Adventure peut être considérée comme une grande saga du jeu vidéo d’aventure. Avec un univers prenant, des personnages attachants et un héros mythique,
LBA ne possède que deux opus, sortis en 1994 et 1997 et développés par
Adeline Software. Il n’y aura sûrement jamais de suite, malheureusement, ou heureusement, c’est selon.
Simon, cheval de bataille d'Adventure
Enfin, une autre saga à pointer du doigt, c’est celle de
Simon the Sorcerer. La série a été créée par
Adventure Soft en 1993. Directement inspirée des jeux de
point & click de
Sierra, l’aventure de Simon the Sorcerer raconte l’histoire d’un petit sorcier. Graphiquement, c’est typiquement du jeu d’aventure des années 90. Techniquement, c’est du
point & click ressemblant à ce qui se faisait de mieux à l’époque. Avec trois épisodes à son actif également, Simon revient bientôt dans un 4e opus, après un passage en
3D dans le troisième épisode.
Comme dans la plupart des séries évoquées, Simon the Sorcerer
3D, le 3e opus, fut un échec par rapport aux deux premiers, et a terni un peu l’image de marque et le plaisir. Encore une fois, comme dans toutes les sagas, c’est ce passage à la nouvelle génération, surtout graphiquement au profit de l’aspect
point & click, qui marqua la fin de la série telle que nous la connaissons. Ceux qui ont le mieux vieilli restent donc ceux qui se sont arrêtés à la
2D, avant la fin des années 1990 et avant de changer totalement de cap.
La relève?
Pour autant, une certaine relève semblait assurée dès la fin des années 1990. Avec un renouveau et un attrait qui revenait pour les jeux d’aventure bien ficelés, certains éditeurs ont décidé de franchir le cap et de proposer eux aussi leurs sagas. Les néophytes ont apprécié ce geste, qui ne fut malheureusement pas à la hauteur des espérances des vrais fans de jeux
point & click «de la belle époque». En vrac, nous pouvons citer quelques sagas:
Girl power!
The Longest Journey et sa suite Dreamfall ont tenté de ramener le jeu d’aventure à énigme sur le devant de la scène. Très joli, assez bien pensé, le côté
point & click a quasiment disparu au profit d’un univers très fouillé. Cet univers peut d’ailleurs être tout aussi bien inventé que retranscrit depuis des œuvres externes (comme les adaptations des romans de Jules Verne ou d'Agatha Christie). En plus de la saga The Longest Journey, on peut également citer une autre aventure féminine:
Nancy Drew.
Adaptée elle aussi d’un roman (et d'un film, d'une série etc., c'est pire qu'Harry Potter), cette série a connu un gros succès en Amérique, avec une demi-douzaine d’opus, et commence à compter une demi-douzaine d’épisodes en Europe aussi. Toutes ces sagas ont débuté dès 1998 et 1999, ce qui va encore une fois dans le sens de la ligne éditoriale de GameTrip qui situe la limite entre oldies et nouveaux jeux à l’année calendaire 1997.
Benoit Sokal, profession: concepteur
Scénariste de BD,
Sokal a tenté l'expérience dans les jeux vidéo en élaborant quelques jeux d’aventure et d’énigmes. Même si ce n’est pas une grande saga du jeu vidéo, les jeux de Sokal peuvent être soulignés comme des descendants possibles de la saga de Georges Lucas. Dans le lot, on compte
L’Amerzone (1999), les deux opus de Syberia (2002 et 2004) et le récent Paradise (2006). Encore une fois, ce sont des dérivés du
point & click mais ne peuvent être considérés véritablement comme des dignes successeurs.
Pendulo presents: Runaway
Enfin, le dernier né véritable dans l’univers que l’on nomme «les jeux d’aventure
point & click» est bel et bien Runaway, une production du jeu studio espagnol
Pendulo. Le début de la saga a commencé en 2003. La réalisation, les graphismes et l’humour le rapproche des anciennes séries
LucasArts et
Sierra. À l’inverse des autres séries récentes citées dans les paragraphes du dessus, Runaway peut être considéré comme la nouvelle génération, enfin la relève! Un second opus est apparu en 2007 et un troisième doit conclure la série en 2009. Espérons qu’une autre relève sortira d’ici là. À noter que le studio n'est pas à son coup d'essai puisqu'il a début dès 1994 par des jeux du même genre passés totalement dans l'oubli.
Conclusion, même si vous n'en avez pas besoin
Les jeux vidéo d’aventure, les jeux
point & click, je ne le dirais jamais assez, sont des monuments de l’univers des gamers. Que les gens ne sachent pas que
Doom a inventé le
FPS et
Davilex les jeux merdiques, soit. Mais qu’ils ne sachent pas qu’il fut une époque où
LucasArts,
Revolution Software et
Sierra régnaient en maîtres sur un domaine très précis et totalement onirique et envoûtant, c’est presque une honte. Heureusement, si vous n’avez pas eu l’occasion de toucher à ces merveilles,
GameTrip se fera une joie de tester toutes les séries cultes de jeux d’aventure et d’énigmes qui ont marqué, qu’on le veuille ou non, l’Histoire des jeux vidéo. Car après Michael Jackson et M6, on a rarement fait mieux.
- Mal écrit le 04/03/2008 à 1h00 par Jivé.